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« Ça s’allume, ça s’éteint ; ça se propage à nouveau. Ça traverse les frontières, secoue les nations, émeut les continents. Les protestations se répandent, les occupations se répètent, les actes de désobéissance se multiplient, les confrontations s’intensifient. C’est l’époque de la révolte. » (Donatella Di Cesare)
Inspiré par la substance apaisante et génératrice de bonheur nommée Soma dans le roman dystopique « Le Meilleur des Mondes » d’Aldous Huxley, Fábio Colaço a créé cette série d’œuvres explorant l’esthétique de la révolte.
Le travail de Colaço, imprégné d’une touche d’ironie, invite les spectateurs à percevoir le monde à travers le prisme du Soma, mettant en scène des pièces autour des concepts de destruction, de violence, d’agression et d’abus.
En incorporant des éléments des environnements de protestation, Fábio subvertit leur nature destructrice et les réutilise en tant qu’outils de création. Les armes artisanales, souvent utilisées dans les manifestations, sont employées contre des toiles blanches, élevant leur pouvoir de destruction à un idéal de beauté. Une piñata prend la forme d’un sac de frappe, soulignant de manière provocante la présence de l’agression humaine dans les tragédies contemporaines. Un gilet tactique de police usé est métamorphosé en un élément incendiaire, défiant le rôle des forces de l’ordre et leur monopole sur la violence. Inspiré par un graffiti de protestation, l’artiste utilise une enseigne au néon comme un clin d’œil subtil pour dévoiler le paradoxe de l’effet Soma, dépeignant finalement le monde réel comme un paysage infernal.
L’humour, la subversion et l’ironie sont des caractéristiques présentes dans la plupart de ses œuvres, mettant en lumière la multiplicité des thèmes qu’il aborde et lui permettant d’explorer les limites que sa pratique peut acquérir.
EN
“It lights up, it goes out; it propagates again. It crosses borders, shakes nations, stirs continents. Protests spread, occupations repeat, acts of disobedience multiply, confrontations intensify. It is the time of revolt.” (Donatella Di Cesare)
Inspired by the soothing and happiness-inducing substance, named Soma, from Aldous Huxley’s dystopian novel “Brave New World,” Fábio Colaço created this series of works exploring the aesthetics of revolt.
Colaço’s work, infused with a touch of irony, invites viewers to perceive the world through the lens of Soma, staging pieces around concepts of destruction, violence, aggression, and abuse.
By incorporating elements of protest environments, Fábio subverts their destructive nature and repurposes them into tools of creation. Handcrafted weapons, often employed in protests, are utilized against blank canvases, elevating their power of destruction to an ideal of beauty. A piñata takes the form of a punching bag, provocatively highlighting the presence of human aggression in contemporary tragedies. A worn police tactical vest is metamorphosed into an incendiary element, challenging the role of law enforcement officers and their monopoly on violence. Inspired by a protest graffiti, the artist employs a neon sign as a subtle nod to uncovering the paradox of the Soma effect, ultimately depicting the real world as hell.
Humor, subversion and irony are characteristics that are present in most of his works, and that in a certain part, highlight the multiplicity of themes he works on and allow him to explore the limits that his practice can acquire.